Cette rubrique du site de Chênex ne sera pas écrite une fois pour toutes mais se complètera et se corrigera au fur et à mesure des recherches et découvertes à venir et auxquelles toutes les personnes intéressées pourront participer. Ce qui y apparaît correspond à ce qui a pu être collecté à ce jour.
Les origines de Chênex
On doit pouvoir faire remonter l’histoire de Chênex au Moyen-âge. A cette époque trois autorités aux frontières assez floues se partagent les responsabilités que nous appellerions aujourd’hui communales : la seigneurie, la paroisse, et la communauté des propriétaires terriens.
Or Chainays ou Chesnay selon les orthographes de l’époque abritait un château, comme le nom de l’allée qui conduit à son site l’indique. Il reste un certain nombre de vestiges de cette construction : début de tour, partie d’escalier. La maison d’habitation plus récente est bâtie sur des fondations appartenant au château ou à ses dépendances. Le premier bâtiment à droite en remontant l’allée a dû être remanié au cours du temps mais possède encore sur un de ses murs une meurtrière et à l’intérieur un four à pain*.
Une des charges des seigneurs ou un de leurs pouvoirs était de disposer pour la population locale d’un moulin à céréales et d’un four à pain. Effectivement il reste encore des restes d’un moulin le long du Grand Nant de Chênex un peu au-dessous de la ligne de niveau partant du château. La parcelle de terre un peu en amont s’appelle encore pré de l’écluse dans les années 1700.
Présence de restes de château, d’un four à pain et d’un moulin dans ses dépendances sont donc la preuve matérielle de la présence d’une autorité seigneuriale. Pour ce qui est des textes, l’armorial et nobiliaire de Savoie nous indique que la seigneurie de Chesnay a bien existé et que son blason est celui que la commune a repris pour elle-même et que vous voyez en particulier sur les plaques de rue.
Selon cet armorial il est dit que des documents citent un Raymond de Chainays en 1344. Ce qui montre que l’on doit encore pouvoir remonter plus loin.
Quelle a été la suite de cette seigneurie ? La famille héritière ayant disparu, elle passa probablement dans un premier temps à une famille seigneur de Mestral dans les années 1480, puis Hélène de Mestral la transféra à la famille noble d’Angeville par son mariage avec Humbert d’Angeville dans les années 1520. Elle y resta jusqu’à ce que Aimé d’Angeville cède cette seigneurie à Caroline d’Humilly de Serraval vers 1760. C’est pourquoi les terres proches du château étaient dits de « la ferme de Serraval ».
Si la seigneurie peut toujours être considérée comme appartenant à la famille d’Humilly, les biens principaux de Chesnay furent vendus à Albert Duval vers 1930.
Le cadastre
Victor-Amédée II de Savoie alors roi de Piémont Sardaigne et duc de Savoie ordonna la réalisation du cadastre sur toute la Savoie à partir de 1728, c’est pourquoi nos départements disposent d’un document exemplaire par rapport aux autres départements français. Nous y distinguons pour Chênex un millier de parcelles précisément dessinées et des noms de lieux-dits très nombreux. Ceci a permis de donner des noms de rues plus pertinents et ce serait bien que cela puisse continuer afin qu’on ne trouve pas une allée des oiseaux comme partout.
L’inconvénient majeur, et celui-ci précède le cadastre, comme les autorités sont pour la plupart piémontaises et de langue italienne, certains noms sont déformés, c’est le cas de Chênex qui a perdu le « y » inconnu en italien et remplacé par un « x ». Dans les années 1945-1950 il avait été question de revenir au « y » comme l’avait fait déjà Voltaire pour Ferney dans l’Ain et comme l’a fait plus tard, en 1971, la commune d’Argonay. Les historiens ont défendu l’orthographe en cours pour des raisons d’héritage historique tout en demandant de maintenir la prononciation en « ey » (Les Genevois appliquent cette règle pour Bernex, Onex, etc). Alors ne prononcez pas « Chênexe » mais bien « Chêney » et n’appelez pas les habitants de Chênex des « Chênexiens » mais plutôt des « Chênes » ce qui est aussi plus esthétique.
Article rédigé par M. André Duval